jeudi 23 mars 2017

Le chantier et les travaux !


L'état des lieux

     A notre arrivée le marais était envahi de rejets de saule blanc de différentes tailles, certaines formaient déjà des petits buissons bien denses...
De nombreuses souches anciennes se décomposaient lentement mais d'autres rejets reprennaient à partir des racines. 
La marisque commençait à recouvrir toute une zone à linaigrette ...







Mise en place de tapis pour faciliter le déplacement sur les zones de passage intensif !

Les travaux

  • Fauche d'une partie de la zone de marisque afin de favoriser la linaigrette






  • Coupe des rejets de saule, manuellement avec les sécateurs de force et les scies. Et parfois avec la tronçonneuse pour les plus gros sujets








  •  Suppression des souches pour éviter les rejets



  •  Exportation des rémanents de coupe et de fauche 













 
Résultat : 9000 m² réouverts !

















les enjeux et objectifs des travaux réalisés

Le marais est une zone humide avec une faune et une flore particulière. De ce fait, par rapport à nos travaux prévus, il y a des enjeux tels que :

  •   conserver les espèces végétales protégées et à valeur patrimoniale comme la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), la Stellaire des marais (Stellaria palustris) ou l’Orchidée négligée (Dactylorhiza praetermissa).




Vinaigrette… euh non ! Linaigrette à feuilles étroites ! ;-)


  • conserver les espèces animales protégées comme les amphibiens (Triton palmé Lissotriton helveticus, la Rainette verte Hyla arborea, la grenouille rousse Rana temporaria…), les oiseaux paludicoles (= oiseaux vivants dans les marais) comme le Butor étoilé (Botaurus stellaris), la panure à moustaches (Panurus biarmicus)…
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  •  préserver le marais contre l’assèchement et la fermeture du milieu à cause des rejets de saule blanc (Salix alba). Le saule est très présent car il aime les sols humides. Le marais est donc un milieu favorable à son développement. 






Évolution naturelle d'un milieu ouvert


  • favoriser le flux migratoire en préservant l’habitat des oiseaux car nous sommes sur un flux migratoire important entre le Sud et le Nord 


  • préserver les papillons nocturnes qui nichent dans les roseaux



Nous sommes donc intervenus sur le marais avec des objectifs de travaux tels que :


  • Garder le milieu tel quel pour les espèces protégées ayant besoin d’un espace humide et ouvert
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  • Ouvrir le milieu pour permettre le pâturage extensif de chevaux Henson pour maintenir par la suite le milieu ouvert. Cela permet de gérer le milieu naturellement, sans avoir besoin de faucher car les chevaux mangent les rejets




  • Exporter les rémanents de coupe pour éviter d’enrichir le sol


  • Préserver le fonctionnement du marais qui est de faire « éponge » ; il absorbe le surplus d’eau de pluie. Il redistribue de l’eau en période de sécheresse. Il a un rôle essentiel dans le cycle de l’eau et de lutte contre les inondations.                             


Source : Site du Service public d'information sur l'eau 

Le Marais du Pendé sous toutes ses facettes !




Quand on parle de marais vous pensez à quoi ? 

Pour notre part on s’est imaginé beaucoup de choses. On a été surpris de découvrir un marais tourbeux de 45 hectares comprenant 4 parcelles qui sont en partie pâturées par des chevaux Henson.


Nous avons travaillé sur la parcelle dite de la "Belle Nonnette" (15 ha).


Les différents habitats que l’on peut trouver sont des prairies humides, des bois tourbeux, un cours d’eau (le Pendé qui donne son nom au marais), des roselières, des herbiers aquatiques, des mégaphorbiaies.




On y trouve plus de 250 espèces comme par exemple :
 
                          la linaigette à feuille étroite  (Eriophorum angustifolium)
 
le potamot graminée (Potamogeton gramineus)

la potentille des marais ou comaret (Comarum palustre) 



le criquet ensanglanté (Stethophyma grossum)


 la populage des marais (Caltha palustris)



le râle d’eau (Rallus aquaticus) 




Le busard des roseaux (Circus aeruginosus) 

le butor étoilé (Botaurus stellaris)

 la grenouille rousse (Ranata temporaria)

la rainette verte ( Hyla arborea)



Ce marais a beau être assez vaste il est menacé par différents problèmes comme la fermeture du milieu par les ligneux et par l’asséchement. 

En effet, au moyen âge  le marais du Pendé a été aménagé avec la création de différents canaux. En 1800  on ne voyait pas vraiment l’utilité du marais, les canaux ont été approfondis. Aujourd’hui le marais du Pendé est encore dépendant du syndicat d’assèchement mais  les canaux ont été supprimés.
Le cours d'eau sert encore aux agriculteurs pour pomper l’eau qui alimente le marais, ce qui cause encore actuellement un problème d’asséchement.